selected works       books       about       news       ︎       ︎       ︎



DÉVELOPPEMENTS


Filigranes Éditions
︎︎︎ commander
« (...) En choisissant de partir dans les grottes avec une chambre photographique et des films argentiques, Gaëlle Delort entend renouer avec le paradoxe des origines. Révéler l’invisible, percuter les temporalités, ramener la camera obscura dans la caverne par un geste réflexif, faire de la durée du temps de pose une contrainte fertile, en un mot performer le photographique au cœur de sa mythologie.

De quel imaginaire du centre de la terre  avons-nous besoin au début du 21e siècle ? Le pittoresque de Jules Verne a sans doute vécu, tout comme le tourisme bon enfant et l’esthétique chromo des cartes postales de sites célèbres : l’écho des cavernes résonne aujourd’hui au son de l’Anthropocène. Retrouver contact, refaire l’expérience d’un espace mythique consiste en partie à considérer son héritage culturel. N’est-ce pas là, semble nous rappeler Gaëlle Delort, que le début du 20e siècle a interrogé les origines de l’art ? N’est-ce pas là, dans la sculpture de l’eau et l’épreuve du temps que se sont développées les conditions d’une morphogenèse qui ne se limite pas au folklore des stalagmites et des stalactites, mais nous fait prendre conscience que les conformations intérieures sont interdépendantes des dispositifs de vision ? Le choix d’une exploration artistique analogique prend ici tout son sens : apporter la lumière pour faire moins des images que de livrer les mirages d’une expérience sensible. L’origine des formes est une empreinte d’infiltrations ou le relief d’un dépôt où se déploie le jeu des paréidolies : une machine à imaginer. (...) »


Michel Poivert
extrait du texte « Le photographique à l’âge de pierre », livre Développements,
publié par les Filigranes Éditions / Résidence 1+2, 2024.


-

Le développement désigne en photographie l'opération transformant l'image latente en image visible. En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
‘(...) By choosing to go into the caves with a large format camera and silver films, Gaëlle Delort aims to reconnect with the paradox of photography's origins. To reveal the invisible, to collide with temporalities, to bring the camera obscura back into the cave through a reflexive gesture, to make the length of the exposure time a fertile constraint - in a word, to perform photography at the heart of its mythology.

What kind of imagination of the center of the earth  do we need at the beginning of the 21st century? The picturesque style of Jules Verne is probably a thing of the past, as are good-natured tourism and the chromo aesthetics of famous site postcards: the echoes of the caves are now resonating with the sound of the Anthropocene. Reconnecting with, and thereby re-experiencing a mythical space partly consists in considering its cultural heritage. Gaëlle Delort reminds us that this is where the origins of art were questioned at the beginning of the 20th century. Is it not here, in the sculpture of water and the experience of time, that the conditions of a morphogenesis have developed that is not limited to the folklore of stalagmites and stalactites, but makes us aware that inner conformations are interdependent with the devices of vision ? The choice of an analogical artistic exploration takes on its full meaning here : bringing light not so much to make images than to deliver the mirages of a sensitive experience. The origin of forms is an imprint of infiltrations or the relief of a deposit where the play of pareidolia unfolds :  machine for imagining.’


Michel Poivert
extract from the text ‘The photographic in the stone age’, book Développements,
published by Éditions Filigranes / Résidence 1+2, 2024.


-

In photography, development refers to the process of transforming a latent image into a visible image. In caving, development corresponds to the cumulative length of the interconnected galleries in an underground network.